Derrière Robin, qui a pris le parti de porter sa situation haut et fort, il y a des dizaines de blessé-e-s dans la manif du 15 août, certain-e-s graves aussi. Il y en a eu d’autres, à Bure,dans les derniers mois. Il y en a des centaines dans chaque manifestation, dans les quartiers, depuis des années. Sans parler des dizaines de « crimes » policiers chaque année. Derrière Robin il y a Rémi, Vital, Malik, Ali, Liu, Amine, Wissam, Adama, Angelo, Jerôme, etc, etc.
Lorsque Robin se met en jeu devant la machine médiatique et policière, lorsqu’avec son fauteuil il va seul au devant d’une ligne de flics pour les dévisager un à un, faire fuir leurs regards, les haranguer, et les défier le poing levé, il ne faut pas y voir un égo-trip, une martyrologie, mais une tentative de retourner la paralysie, la sidération, la peur.
Le 10 septembre, malgré la disposition géographique du rassemblement – une zone commerciale excentrée -, et la grisaille meusienne, c’est un petit peu de cette machine de mutilation sociale quotidienne qui a été, éphémèrement, désactivée. La grille anti-émeute du fortin de CRS a d’abord été recouverte par une banderole « NON A CIGEO, ENFOUISSONS PLUTÔT LES ARMES DE LA POLICE », puis les reliquats de leurs grenades leur ont été rendus collectivement, aspergés de peinture rouge.
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