Arnaud Robinet, maire de Reims, se rapprocherait-il de l’extrême droite ? - Partie 4

Reims (51) |

Depuis 2022, nous assistons à Reims à une montée en force de l’extrême droite à Reims, qui, bien que déjà ancrée depuis quelques années, a vu sa présence rapidement croître. S’ils sont la conséquence de l’évolution du paysage politique français et de la banalisation des idées d’extrême droite, ils bénéficient également à Reims d’une impunité certaine, les prises de position publiques à leur encontre étant rares, et les interventions concrètes l’étant encore plus.

Face à l’extrême droite, une municipalité et un maire aux abonnés absents

Début octobre 2023, dans un contexte tendu faisant suite aux événements en Israël et Palestine, la lutte contre l’antisémitisme devient un sujet particulièrement sensible. C’est à ce moment que le groupe rémois royaliste, national-révolutionnaire et confusionniste Remes Patriam, fondé par d’anciens membres de l’Action Française, choisit d’inviter l’écrivain Lucien Cerise pour une conférence [1]. Nous avions alors alerté sur la venue de cet ultracrépidarien aux thèses complotistes, antisémites et LGBTphobes nauséabondes. Arnaud Robinet, informé de l’événement, finira par demander au préfet d’interdire la conférence qui eut finalement lieu dans un département limitrophe [2]. Si la réaction du maire fut la bonne et les dispositions prises par la préfecture adéquates, une question se pose cependant : le maire aurait-il réagi de la même façon dans un contexte sociopolitique différent, moins sensible aux discours portant la haine des juifs ?

PNG - 107.8 ko
Le maire avait communiqué sur l’interdiction de l’événement, initialement relayé par l’Union et France 3.
ERRATUM : nous avions indiqué à tort que Lucien Cerise était docteur diplômé en philosophie, ce qu’il nous a reproché lors de sa conférence. Nous lui présentons nos excuses et notons bien qu’il agit en qualité d’expert autoproclamé, sans formation ni reconnaissance autre que celle du public qui constitue son fonds de commerce. Nous l’invitons également à en informer tous les médias réactionnaires pour qui il a réalisé des entretiens et qui relaient la même information dans leurs préfaces. Nous investirons mieux les prochains financements de La Horde, la célèbre « succursale du ministère de l’Intérieur », afin d’affiner nos recherches.

En effet, si le maire a su à cette occasion s’opposer à l’extrême droite, il n’en a pas toujours été le cas. Que ce soit sur les réseaux sociaux ou par les voies officielles, il a déjà été alerté à de nombreuses reprises par les syndicats, les associations et les citoyen·nes de Reims des agissements et de la présence de membres de groupuscules d’extrême droite violents dans sa ville. Ceux-ci sont toutefois généralement restés sans suite, pour peu qu’ils n’aient jamais été pris en considération.

JPEG - 117.6 ko
L’antisémite Cassandre Fristot, alors conviée par l’Action Française, et l’abbé Matthieu Raffray à la Casa Aprile à l’invitation de Remes Patriam.

Les Remes continuent notamment à organiser des conférences en plein centre de Reims sans être inquiétés, la municipalité semblant avoir oublié leur existence. Après Cassandre Fristot en 2022, ex-membre du groupe Civitas (dissous en octobre 2023 [3]) condamnée pour avoir brandi une pancarte antisémite en manifestation [4], et l’abbé « bagarre-prière » Matthieu Raffray en 2024, icône de la fachosphère porteuse d’un « catholicisme viril et identitaire » et récemment épinglé pour des propos homophobes [5], c’est Rodolphe Cart qu’ils invitent en mai 2024. Se présentant comme auteur, intervenant régulièrement auprès de nombreux groupuscules identitaires en France et investi suppléant d’une concurrente RN à Paris pour les législatives, il s’agit surtout d’un proche du Groupe Union Défense [6], un groupe historiquement fasciste et antisémite tout juste dissous [7]. Là encore, la Ligue des Droits de l’Homme avait publié un communiqué pour dénoncer sa venue, également resté lettre morte.

Interpellé sur Twitter ou Instagram, le maire n’a jamais répondu aux signalements de stickers et de tags arborant croix celtiques, sigles SS, Totenköpfe et slogans suprémacistes à travers sa ville. Il a également balayé d’un tweet cynique ceux des affiches racistes placardées dans les parcs rémois par Remes Patriam suite à l’agression au couteau d’enfants dans un parc à Annecy le 8 juin 2023, témoignant de son désintérêt complet pour l’affaire. Quelques mois plus tôt, il s’était toutefois montré bien plus réactif à la vue de stickers Force Ouvrière suite à une manifestation contre la réforme des retraites.

PNG - 293.3 ko
Aucune réaction face aux tags et stickers néonazis ou affiches racistes à travers Reims…
PNG - 225.1 ko
… mais pas question de laisser les syndicats « polluer les rues ».

Arnaud Robinet n’avait pas non plus commenté le blocage de Sciences Po le 15 mars 2023, action menée dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites à laquelle le maire était favorable [8], et était également resté silencieux sur l’agression des participants au blocus [9] par un groupe composé de membres de l’UNI, le syndicat étudiant d’extrême droite, ainsi que de Remes Patriam.

PNG - 390.2 ko
Pierre-Alban B. et Jules B. de Remes Patriam, accompagnés de Thomas R. et Livio F. de l’UNI, venus intimider et agresser les manifestant·es du blocage de Sciences Po.

Le 14 avril, c’est Eric Zemmour, le fondateur de Reconquête condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine raciale, qui vient faire dédicacer son dernier livre à l’hôtel L’Univers de Reims. Le maire ne communiquera pas sur la venue de cet habitué des tirades racistes, LGBTphobes et misogynes. La Ligue des Droits de l’Homme avait fait parvenir son communiqué à la mairie et aux médias, qui est resté sans réponse. C’est finalement une mobilisation citoyenne de 80 personnes qui viendra manifester devant l’hôtel pour rappeler à Eric Zemmour qu’il n’était pas le bienvenu à Reims.

Il n’a également pas commenté ni répondu aux multiples lettres envoyées par recommandé demandant l’interdiction du concert du rappeur identitaire Millésime K, aux propos racistes et LGBTphobes [10], prévu à Reims le 5 mai 2023. La LDH les avait directement fait parvenir à Arnaud Robinet, Catherine Vautrin, alors présidente du Grand Reims, et Henri Prevost, le préfet de la Marne. Une vingtaine de collectifs, syndicats et associations avaient appelé à son annulation [11] : leurs communiqués seront toutefois restés lettre morte, sans aucun commentaire ni réponse de la municipalité ou de la préfecture. Le concert aura finalement lieu dans une petite salle de Champillon [12].

Le lendemain des révoltes du 30 juin 2023, la municipalité demande à tous les commerces, bars et restaurants du centre et des alentours de fermer leurs portes dans l’éventualité de nouvelles dégradations. Toutefois, un meeting de François Asselineau, fondateur du parti confusionniste et complotiste UPR, aura bien lieu comme prévu à l’Hippodrome de Croix-Rouge toute la soirée. Deux poids, deux mesures.

PNG - 278.9 ko
François Asselineau se réjouit d’une forte présence à son meeting, alors même que le centre-ville et le quartier Croix-Rouge étaient sous haute surveillance policière.

Des néonazis dans la ville

Un groupe, dont la présence et les activités remontent à déjà plusieurs années, se distingue des autres par ses actions particulièrement violentes et son idéologie mortifère. Le maire ne s’est jamais exprimé sur les articles de la presse locale ou les enquêtes menées sur les MesOs de Reims, les hooligans locaux particulièrement actifs, violents, et surtout ouvertement néonazis. L’un des militants identitaires multicondamnés les plus célèbres de France, Marc de Cacqueray-Valménier, est notamment passé par leurs rangs lors de ses études à Reims [13]. Ses membres sont proches d’autres militants appartenant à l’extrême droite la plus radicale et d’autres groupes hooligans néonazis. Ils se sont par ailleurs également déjà fait remarquer pour leur proximité avec le Rassemblement National Jeune de la Marne [14].

Quand ils ne s’illustrent pas lors de leurs sorties pour suivre le Stade de Reims, entre combats dans les bois, saluts nazis sur la plage [15] et attaques de supporters [16], les MesOs commettent régulièrement de nombreuses agressions en centre-ville de jour comme de nuit, où ils aiment tendre le bras sous le nez de la police et des caméras, et redécorer les rues au moyen de stickers et de tags véhiculant leurs idéologies suprémacistes et génocidaires. Le 6 mars 2022, plus d’une centaine de personnes s’étaient d’ailleurs affrontées en périphérie de Reims à coups de poings, de bouteilles et de couteaux : face à Rouen, Nancy et Strasbourg, les MesOs de Reims s’étaient notamment alliés au Kop of Boulogne et aux Zouaves de Paris ainsi qu’à la Camside Tolosa, des groupes également connus pour leurs idéaux nazis. La municipalité n’avait jamais mentionné l’incident.

PNG - 439.4 ko
Le média Streetpress a consacré plusieurs articles, dont une enquête détaillée aux hooligans néonazis des MesOs.

Si la scène politique rémoise semble ignorer leur existence ou tout du moins feindre de la connaître, ce n’est pourtant pas le cas des services de renseignement, comme l’a rapporté Streetpress en début d’année [17] : ainsi, lors d’une réunion de l’Instance nationale du supportérisme portée par la ministre des Sports en décembre 2023, la nécessité d’une dissolution des MesOs, soutenue par une note des services de renseignements français, aurait été évoquée. Il semble absolument inconcevable qu’un tel groupe puisse réussir à attirer l’attention de la sécurité intérieure et des hautes sphères du gouvernement sans que le maire de la ville même où il sévit soit informé de ses activités.

Promenades de l’extrême droite sous basse surveillance

JPEG - 26 ko
Les fafs posant devant le bureau du maire.

Plusieurs membres de ces différents groupes participeront au rassemblement du 24 novembre 2023, durant lequel ils déambuleront dans le centre-ville de Reims pour « rendre hommage » à Thomas, assassiné à Crépol le 19 novembre, mais au cours duquel ils assèneront principalement des slogans identitaires et islamophobes, posant fièrement devant la cathédrale et la mairie d’Arnaud Robinet avec un drapeau frappé d’une croix celtique. Nous avions dressé un compte rendu de la marche de ces nervis et du profil de leurs participants. Cet appel à se rassembler avait été relayé sur les réseaux de groupes nationalistes, voire ouvertement néonazis.

PNG - 41.6 ko
Le premier réflexe du maire : mentionner l’extrême gauche.

La réaction d’Arnaud Robinet fut lunaire tant elle était hors sol. Interpellé sur les réseaux par l’opposition, sa réaction sera tardive. Son premier réflexe… sera de critiquer la gauche et l’extrême gauche qui lui reprocha de ne pas avoir interdit la manifestation, avant d’essayer de se dédouaner de toute responsabilité en mentionnant la tenue de manifestations similaires dans d’autres villes de France. Pas un mot sur les manifestants, sur la montée de l’extrême droite, la présence de la croix celtique ou les slogans scandés. Il commentera l’événement au micro de BFMTV [18]. À travers un discours générique creux et sans substance trahissant un désintérêt certain pour l’affaire, il regrette ensuite que la société ne prenne pas « la cause à bras le corps », expliquant l’existence de ces manifestations par l’existence d’une « fracture au sein de la société », « aggravée depuis le 7 octobre », appelle à davantage de fermeté face aux ennemis du « vivre-ensemble », évoquant des situations « compliquées » dans sa ville. Un discours volontairement flou : au vu de ses propos sur les réseaux et son éternel mutisme sur l’extrême droite, on se demande à quel genre de situations, de causes ou de conséquences le maire fait référence. Probablement pas à l’extrême droite, en tout cas.

Se contenant d’une condamnation fade et d’un discours opaque sur la haine et les tensions, le maire semble bien moins inspiré lorsqu’il s’agit de s’opposer à l’extrême droite.
Arnaud Robinet essaiera ensuite de justifier son inaction par celle des maires des autres villes, reportant la faute sur la gauche et se dédouanant de toute responsabilité.

La première manifestation donna lieu à l’ouverture d’une enquête pour « provocation à la haine raciale et apologie de crime contre l’humanité » [19], qu’on espérait rapidement conclue grâce aux nombreuses caméras installées en centre-ville, fierté d’Arnaud Robinet. À l’heure actuelle, aucune suite n’a toutefois été communiquée. Une seconde manifestation, organisée par Remes Patriam et le délégué départemental de Reconquête, Florian Benadassi, sera organisée devant la cathédrale deux semaines plus tard, le 7 décembre. La LDH publiera là encore un communiqué, et remettra la veille une lettre en mains propres à la mairie. Arnaud Robinet ne jugera alors pas utile d’y répondre directement, confiant toutefois à France 3 le même jour être bien conscient du « racisme, de la xénophobie, de l’antisémitisme » de la manifestation [20]. Le préfet interdira la manifestation, qui sera finalement autorisée au moyen d’un référé-liberté.

PNG - 18.3 ko
La seconde manifestation organisée par les Remes sera d’abord interdite par le préfet avant d’être réautorisée par le moyen d’un référé-liberté.

Rémois en pagaille au comité du 9 mai

PNG - 332.6 ko
Visiblement choqué par la tenue d’un défilé néonazi à Paris, Arnaud Robinet eut toutefois une réaction bien plus tiède lorsqu’une même croix celtique fut arborée devant sa mairie.

Le 11 mai 2023, c’est le Comité du 9 mai qui défile à Paris pour rendre hommage à Sébastien Dézieux, un militant nationaliste. Ce rassemblement annuel réunit les militants d’extrême droite les plus radicaux de France et d’Europe [21], issus de groupes ouvertement nationaux-révolutionnaires, néonazis, et suprémacistes blancs, parmi lesquels on retrouve de nombreux hooligans et personnes dans le viseur des services de lutte antiterroriste. Arnaud Robinet commente les images glaçantes de ces 600 manifestants qui arpentent les rues de Paris en lignes bien rangées, arborant étendards frappés de la croix celtique, et cachés derrière des cache-cous et t-shirts portant les symboles de différents groupuscules violents : le GUD Paris, la Bastide bordelaise, (dont l’un des membres exhiba le drapeau à la croix celtique devant la mairie de Reims), l’Active Club France, ou encore une délégation du Patriot Front des USA impliqué dans l’attaque du Capitole. Les tatouages et références au nazisme et à la suprématie blanche (Totenkopf, soleils noirs, Fourteen Words, The White Race, etc.) sont légion.

PNG - 442.3 ko
Jules B. de Remes Patriam, qui revendiquera sa présence sur Instagram.

Parmi les personnes présentes, c’est évidemment sans surprise que l’on peut reconnaître plusieurs Rémois : des membres des MesOs, reconnaissables à leurs t-shirts affichant fièrement le patronyme de leur groupe, et de Remes Patriam, qui se vantera de leur présence sur ses réseaux. Au-delà de la scène locale, force est de constater que les membres de ces groupes sont également des militants actifs de l’extrême droite la plus radicale, dont elle n’hésite pas à porter les revendications et côtoyer les membres.

PNG - 525.9 ko
Les MesOs portant haut les couleurs de Reims au Comité du 9 mai.

Sans surprise aucune, le premier réflexe du maire est encore une fois de relativiser l’événement en comparant la manifestation d’extrême droite à celles de l’extrême gauche. Il place donc celle-ci au même niveau que les participants à la manifestation et leurs ambitions suprémacistes et génocidaires, qui, mus par la peur du « grand remplacement » et la « défense de la race blanche », revendiquent le recours à la lutte armée. Il appelle à se « relever » et se « mobiliser » : une déclaration audacieuse, de la part d’un maire qui fait fi d’ignorer la présence de ces groupuscules au sein même de sa ville, refuse de les nommer et ne s’exprime presque jamais sur leurs agissements.

PNG - 382.1 ko
Face à la manifestation du Comité du 9 mai, Arnaud Robinet y oppose encore une fois d’entrée de jeu l’extrême gauche. Il appelle à « se mobiliser ».

Un maire peu intéressé par les législatives

PNG - 47.7 ko
Arnaud Robinet rejette le positionnement de Ciotti et sa demande d’alliance avec le RN.

Au lendemain de la dissolution du parlement et la décision de tenir de nouvelles élections législatives, Arnaud Robinet, d’ordinaire si réactif, reste dans un premier temps silencieux. Ce n’est qu’après la décision d’Éric Ciotti de se joindre au Rassemblement National qu’il s’exprime, affirmant son rejet de l’extrême droite et qualifiant l’acte du président de LR de « trahison ». Emboîtant le pas à la majorité de la droite, il fustige rapidement la gauche qui trahirait l’héritage de Blum, mais aussi Ciotti, qui trahirait celui de Chirac et Sarkozy. Ce dernier affirmera cependant quelques jours plus tard dans un entretien pour le JDD préférer ouvertement le fascisme, un « risque fantasmé de peste brune », à la gauche… Le maire, d’ordinaire si prompt à s’épancher sur l’actualité politique, restera pendant le reste de la campagne discret, préférant tacler le programme économique de la gauche sur Twitter que dénoncer la menace fasciste, mettre en avant la vie locale, le parcours de la flamme olympique à Reims, et faire la promotion des prochains uniformes scolaires des écoles rémoises...

PNG - 108.9 ko
Extrait de l’interview de Sarkozy parue dans le JDD le 16 juin. Drôle d’héritage… Quant à Chirac, il n’aurait probablement pas invité le FN à un rassemblement devant la mairie contre l’antisémitisme.

Le lendemain de la Fête de la musique, une vidéo fait le tour des réseaux. On y voit un groupe rassemblé devant le Gin Pamp, un bar de la place d’Erlon régulièrement décoré de stickers racistes, entonnant des chants en honneur de Bardella. Sans surprise, ce sont des MesOs et des Ultrem qui étaient présents ce soir au bar, s’amusant à scander plus tard dans la soirée le slogan du GUD « Europe, Jeunesse, Révolution », « Ausländer raus (Étrangers, dehors) », et à faire des saluts nazis sous le nez de la police, qui n’aura aucune réaction. Là encore, silence radio du côté du maire et de la ville, desquels on n’attend plus grand-chose : les fafs ne sont jamais vraiment inquiétés place d’Erlon.

Suite aux résultats du premier tour, Arnaud Robinet reste un premier temps silencieux, peinant visiblement à choisir le principal adversaire dans cette élection. Le président de son parti, Edouard Phillipe, choisit quant à lui de brader la République en appelant à voter blanc face à LFI ou au RN, au risque de confier les rênes du pays à l’extrême droite. C’est quelques jours plus tard que le maire partage son ressenti sur Twitter : visiblement lui aussi davantage motivé par la haine de LFI que le rejet du RN, il s’agace des débats sur le vote LFI et appelle également à ne voter pour aucun des « extrémistes » : pas une voix pour LFI ou le RN.

PNG - 18 ko
Toujours aussi peu instruit sur la définition de l’extrême gauche, Arnaud Robinet refuse la moindre concession, quitte à voir des circonscriptions basculer à l’extrême droite et offrir au RN sa majorité.

Bien qu’aucune des quatre circonscriptions de Reims ne voit ces deux camps s’affronter directement pour un poste, il n’hésite ainsi pas à insulter directement les électeurs LFI et NFP sur lesquelles comptent son ancien adjoint Xavier Albertini ou la députée sortante Laure Miller pour remporter leur duel face à l’extrême droite, contre qui il prétendait quelques semaines plus tôt faire barrage en rejetant Ciotti et en invoquant l’héritage de Chirac. Un naufrage idéologique et politique complet pour le maire, qui préfère voir une extrême droite antirépublicaine et fasciste s’emparer de l’Assemblée Nationale plutôt que cette gauche qu’il déteste tant y remporter un siège, malgré ses chances quasi nulles de gouverner le pays. On retiendra d’Arnaud Robinet sa complaisance avec le fascisme ennemi de la République et sa haine viscérale de LFI qu’il n’aura jamais argumentée qu’à travers les éternels poncifs constamment matraqués dans les médias. À l’une des heures les plus critiques de l’histoire de la 5e République, il n’aura été un maire ni présent, ni à la hauteur des enjeux.

Conclusion

À l’heure où l’extrême droite est aux portes du pouvoir et où le danger n’a jamais été aussi concret, force est de constater qu’une fois encore, Arnaud Robinet consacre davantage de temps et d’énergie à attaquer la gauche et à relativiser la menace de l’extrême droite qu’à réellement la combattre. Son inaction et son mutisme sur les groupes rémois laissent le champ libre à la propagation de leurs idées, tout en contribuant à renforcer le sentiment d’impunité qui accompagne leurs actions. Quant à son engagement politique, il semble résolument voué à combattre la gauche plutôt que le fascisme, quitte à s’éloigner de l’héritage de Chirac qu’il prétend porter. S’il n’est pas un allié assumé de l’extrême droite, il n’en constitue certainement pas un opposant : en l’absence d’interventions concrètes, il ne suffit pas au maire de prétendre la combattre pour constituer une véritable opposition, encore moins lorsqu’on en répète les éléments de langage ou reproduit les politiques, comme nous l’avons démontré dans nos précédentes parties. Face à la menace fasciste et la violence de leurs nervis, il est urgent que des mesures concrètes soient prises pour combattre l’implantation des groupuscules d’extrême droite à Reims. Qui ne dit mot consent.

Écrit par Reims Autodéfense Populaire


Notes


Articles de la même thématique : Médias